La prise en charge des aviateurs

Publié le par C.R.2008

L'IDENTIFICATION rigoureuse était la première chose que devait faire Comète dès la réception d'un aviateur. En effet, les Allemands avaient à plusieurs reprises introduit de faux aviateurs dans la Ligne, comme on appelait le réseau Comète avant l’arrestation de sa fondatrice Andrée De Jongh, le 15 janvier 1943. Il s’agissait en fait de militaires allemands portant des uniformes britanniques ou américains et qui maîtrisaient parfaitement l’anglais. Comme on peut l’imaginer, si de tels stratagèmes n’étaient pas dévoilés à temps, les conséquences pouvaient en être désastreuses.

 Mais l’identification des aviateurs n’était pas aisée car certains d’entre eux trouvaient les questions qu'on leur posait trop précises et craignaient que les réponses fournies puissent servir la cause des Allemands si elles étaient venues à leur connaissance. En fait, avant leur départ en mission, ils recevaient en Grande-Bretagne des consignes de sécurité strictes.

En plus de la déclinaison de leur identité, de leur grade et de leur numéro de matricule, les questions portaient sur le type d’avion à bord duquel ils se trouvaient, la composition de leur équipage, l’objectif de leur mission et la réussite ou non de celle-ci.

L’ETABLISSEMENT de FAUX PAPIERS D'IDENTITE suivait alors l’identification.
L’aviateur était d’abord photographié afin que l’on puisse lui fabriquer une fausse carte d’identité et une fausse carte de travail.
Dans un premier temps, les photos étaient réalisées dans des cabines photomaton mais les Allemands étant devenus suspicieux, on décida de faire appel à des photographes en qui on avait parfaite confiance.
Les documents vierges étaient soit fabriqués de toutes pièces, soit subtilisés dans les administrations communales qui comptaient souvent des résistants parmi leurs employés.

L’HEBERGEMENT, si ce n’était pas déjà fait, était alors l’étape suivante. Il fallait donc trouver un endroit où l’aviateur pouvait être hébergé d’une manière sûre en attendant son évacuation vers l'Angleterre.

L’organisation Comète faisait appel à des personnes de confiance qui étaient prêtes à accueillir l’évadé en toute discrétion. De manière à limiter les risques, cette tâche était généralement confiée à des personnes n’ayant pas d’enfants en âge scolaire.

L’ALIMENTATION représentait sans aucun doute avec l’hébergement un des problèmes les plus difficiles à résoudre. En effet, la population belge était fortement rationnée, la nourriture souvent difficile à trouver et de surcroît de mauvaise qualité.

Certaines denrées étaient fort chères et le fait d’avoir une ou plusieurs bouches supplémentaires à nourrir n’était pas évident.
Les hébergeurs recevaient bien une aide financière de la trésorerie de Comète qui était de l’ordre de 70 BEF par jour et par aviateur mais cela permettait difficilement de répondre aux besoins vitaux et il fallait se débrouiller comme on le pouvait.

L’HABILLEMENT était un autre problème. Comme toutes les autres denrées, les vêtements étaient difficiles à trouver. Au fur et à mesure que les années de guerre s’écoulaient, les vêtements qui ne pouvaient pas être remplacés s’usaient et étaient parfois rapiécés de toutes parts. Il fallut donc encore ruser pour parvenir à vêtir les aviateurs. Sans oublier que leur taille était souvent supérieure à celle des Belges et qu’il n'était pas facile de les habiller d’une manière séante qui n' éveillerait pas les soupçons.

Les DEPLACEMENTS d’un lieu sûr à un autre des aviateurs, au même titre que leur hébergement, représentaient une tâche risquée dont devaient s’acquitter les membres de Comète. Généralement, l'aviateur était tombé à la campagne où il était recueilli par un fermier. Après que le contact avec la Résistance fut établi, on procédait à son évacuation vers la ville où il était souvent plus aisé de le cacher et de préparer son départ pour l’Angleterre.

Et la dernière tâche étant l’évacuation des aviateurs vers l’Espagne afin qu’il puisse regagner leur base en Angleterre (objectif n°1 du réseau).

 

 

 

 


Publié dans Histoire du réseau

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